Chargeurs cherche à redorer son blason auprès des jeunes
Le groupe industriel travaille sa marque employeur pour séduire la jeunesse peu attirée par le secteur industriel. Pour ce faire, il participe notamment à la Journée nationale des jeunes, dont la septième édition s’est tenue fin mars.
Comment ce leader mondial sur les segments de la protection temporaire des surfaces, de l’entoilage, des textiles et de la laine peut-il l’attirer sans faire vieux jeu ? A l’affût d’idées et d’énergies nouvelles ainsi que de modernité, le groupe industriel Chargeurs cherche à davantage miser sur la jeunesse. Car malgré de puissants atouts, il lui faut se débarrasser de l’image peu attractive que renvoie le secteur industriel, qui peine à faire rêver les générations Y ou Z. Méthode en quatre actes.
1 Tordre le cou aux clichés
Chargeurs ne connaît pas de turnover important et comptabilise 40 % de collaborateurs âgés de moins de 34 ans. En position de croissance nette, le groupe continue de rechercher des profils prêts à apprendre le savoir-faire de ses métiers de niche. Mais séduire de futurs ingénieurs, techniciens, ou cadres bilingues n’est pas chose facile, surtout dans un secteur comme celui de l’industrie, perçu par beaucoup comme sale, très masculin et rigide. Joëlle Fabre-Hoffmeister, secrétaire générale de Chargeurs, en est bien consciente. « Nous devons combattre les clichés qui affectent l’image de l’industrie, plus soignée que ce que la mentalité tend à croire. » L’entreprise entend mettre tout en oeuvre pour tordre le cou aux idées reçues. Et, pour cela, elle participe depuis deux ans à la Journée nationale des jeunes (JNDJ). Ce mouvement collectif – dont la septième édition s’est achevée fin mars – rassemble des acteurs privés, publics et associatifs et permet aux étudiants de se faire une idée plus concrète du monde du travail.
2 Mettre le cap sur la pédagogie et la convivialité
La JNDJ est l’occasion pour Chargeurs d’ouvrir les portes de ses trois sites localisés à Rouen, Sélestat (Bas-Rhin) et Péronne (Somme). L’industriel organise deux heures de visite en petits groupes qui en partenariat avec différentes écoles, dont l’Insa (Institut national des sciences appliquées) et le Cesi (Centre des études supérieures industrielles). Stéphane Grandjean, directeur du site Novacel, anime ces rencontres et encourage cette initiative : « C’est une bonne façon de réduire le grand écart qui existe entre la théorie et la pratique. » Cet exercice, réalisé avec une grande pédagogie, a pour but de les familiariser avec les produits et le processus de fabrication. « C’est aussi un moyen de mettre en relation les étudiants et les professionnels à travers des témoignages de personnes qui ont évolué dans la structure », ajoute le directeur.
3 Favoriser l’alternance
Différents intervenants du groupe ont ainsi l’occasion de relater leurs parcours professionnels et de conseiller les étudiants quant à leurs choix d’orientation. Parmi ces derniers, l’alternance intéresse tout particulièrement Anne Loison, la directrice des ressources humaines de Chargeurs Protective Films à Rouen. « Nous recruterons dix à quinze candidats par an. Nous voulons promouvoir cette formation sur notre site, car elle ouvre la porte à de nombreux métiers au sein du groupe. » En fin de contrat d’alternance, Yuliana, 26 ans, a décroché un poste en CDI de chef de projet. « J’ai eu le déclic lors d’une visite. C’est une entreprise internationale, à la pointe de la technologie et très à l’écoute de ses employés », explique la jeune femme.
4 Recruter davantage de femmes et alléger la pénibilité
Des atouts, le groupe Chargeurs en a de nombreux mais que dire de l’image qu’il renvoie, notamment celle de métiers trop masculins ? Anne Loison l’affirme, le changement est clairement perceptible car « malgré les contraintes physiques réelles de certains métiers, les femmes, représentent désormais 15 % des salariés dans les ateliers ». Le groupe a notamment investi dans un bras articulé qui effectue certaines tâches difficiles. Et concernant les perspectives d’avenir du secteur ? « Tout le monde ne reste pas trois ans au même poste et grâce aux témoignages de certains salariés, les étudiants se rendent compte des perspectives d’évolution que nous proposons. »
CAMILLE MARCHAIS – Les Echos –